C’est ce qui ressort de la mission d’une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Édouard Martin, qui s’est rendue à Bangui, du 28 octobre au 8 novembre 2019.
L’objectif de cette mission portait sur des discussions du programme de politiques et de réformes économiques que le gouvernement entend mettre en œuvre au cours des trois prochaines années et qui pourrait être appuyée par le FMI dans le cadre d’un nouvel accord au titre de la facilité de crédit élargie (FEC) .
Au terme de cette visite, la délégation a marqué son satisfecit quant aux progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR) signé le 6 février 2019. Lequel accord a contribué à une réduction constante de la violence dans le pays. Bien que ce progrès reste fragile, cet accord montre le potentiel de l’accord pour améliorer la sécurité en RCA et créer ainsi les conditions d’une croissance soutenue et d’une réduction durable de la pauvreté.
Par ailleurs, selon la délégation, les développements économiques récents ont été généralement favorables. La croissance économique, tirée par les industries minière, forestière et de la construction, devrait atteindre 4½% cette année et 5% l’année prochaine. L’inflation reste maîtrisée et devrait avoisiner les 3½% en 2019 et moins de 3% en 2020.
Le déficit de la balance courante devrait se réduire à 5,5% du PIB en 2019, principalement en raison du niveau exceptionnel d’aide budgétaire accordée partenaires financiers. Le secteur bancaire reste largement capitalisé et liquide. Cependant, les recettes fiscales ont été inférieures aux attentes. Cela est d’autant plus préoccupant que la mobilisation des recettes est essentielle au financement durable des besoins de dépenses les plus pressants du pays.
«Les perspectives économiques favorables sont soumises à des risques substantiels: à la baisse, en raison de la situation sécuritaire instable et des risques de ralentissement de l’économie mondiale; et à la hausse, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de paix.
Quant aux discussions de la mission, elles ont porté sur le programme de politiques économiques et de réformes structurelles que le gouvernement entend mettre en œuvre au cours des trois prochaines années dans le cadre du Plan de redressement et de consolidation de la paix (RCPCA) et que le FMI pourrait soutenir par le biais d’un nouvel la facilité de crédit étendue.
S’appuyant sur les progrès réalisés au cours des trois dernières années, ce programme visera à réduire davantage les déséquilibres budgétaires et extérieurs tout en favorisant une croissance forte et durable et la réduction de la pauvreté.
Il s’appuiera sur une politique budgétaire saine visant à assurer un financement durable des besoins en dépenses humanitaires, sociales, de sécurité et en infrastructures grâce à de nouveaux efforts de mobilisation des recettes intérieures et à la rationalisation des dépenses non prioritaires.
Un programme ambitieux et réaliste de réformes structurelles visant à : renforcer les institutions et la gouvernance du pays, ce qui est essentiel pour renforcer la cohésion sociale; et éliminer les goulets d’étranglement et les obstacles réglementaires à l’investissement privé devra aussi l’autre appui de ce ce programme.
En clair, ces discussions ont été productives et se poursuivront dans les prochains jours, en vue de soumettre un nouvel arrangement à notre conseil d’administration d’ici la fin de l’année.