Au terme d’une mission d’une délégation du Fonds monétaire international (FMI) à Yaoundé, du 28 octobre au 8 novembre 2019, les experts de cette institution ont passé en revue, la situation économique du pays.
Trois principaux enseignements sont à tirer de cette mission dont l’objet portait sur des discussions du cinquième examen du programme soutenu par la FEC approuvé en juin 2017.
D’abord, l’équipe du FMI est parvenue à un accord avec les autorités sur le cinquième bilan de la mise en œuvre de la facilité de crédit élargie (FEC). La seconde relève que la croissance est estimée à 3,9% en 2019. Ce qui est légèrement inférieur aux prévisions, le rebond du secteur pétrolier et gazier ayant compensé les résultats mitigés du secteur non pétrolier.
Enfin, les autorités ajustent les projections budgétaires pour 2019 pour prendre en compte des recettes budgétaires non pétrolières inférieures aux prévisions, tout en maintenant le déficit global à 2,3% du PIB.
Conclusion d’un accord sur le cinquième bilan de la mise en œuvre de la facilité de crédit élargie
Selon l’équipe du FMI, l’accord convenu avec les autorités camerounaises sur les politiques économiques et financières est susceptible d’appuyer l’approbation du cinquième réexamen de leur programme triennal au titre de la FEC.
L’on indique à cet effet que c’est le Conseil d’administration du FMI qui pourrait examiner le cinquième examen à la mi-décembre 2019. Par ailleurs, l’achèvement du cinquième examen devrait permettre un sixième décaissement de 55,2 millions de DTS (environ 76,5 millions USD).
Le FMI table sur une croissance économique globale de 3,9% en 2019, contre 4,1% en 2018
Quant à la croissance économique globale, elle devrait atteindre 3,9% en 2019, contre 4,1% en 2018. Dans ce cadre, la forte reprise du secteur pétrolier et gazier contribuera à contenir l’expansion plus faible que prévu du secteur non pétrolier.
Alors que le secteur pétrolier et gazier devrait connaître une croissance de 6,0% après trois ans de ralentissement, les problèmes de sécurité et la suspension de la production de la SONARA depuis juin 2019 pèsent sur les perspectives de croissance à court terme.
L’inflation reste faible
Selon les estimations, l’activité non pétrolière devrait s’atténuer à 3,8% en 2019, contre 4,4% en 2018. L’inflation reste faible, mais tend à passer de 1,1% en 2018 à 2,3% en septembre 2019, principalement en raison de la hausse des prix avec de fortes variations régionales.
De plus, les résultats financiers de 2019 sont confrontés à des vents contraires croissants. une situation due aux problèmes de sécurité, à la mise en œuvre tardive de nouvelles mesures fiscales et aux difficultés financières de la SONARA. Les réformes structurelles avancent, même si les progrès sont lents.
Les autorités ajustent les projections budgétaires pour 2019
Les autorités envisagent d’élargir l’assiette des recettes non pétrolières, notamment en réduisant les exonérations fiscales, en améliorant l’efficacité de la TVA et en améliorant l’administration des impôts et des douanes.
Ils se sont engagés à réduire les risques liés aux passifs éventuels, notamment ceux de la SONARA et d’autres entreprises d’État, et à préserver la viabilité de la dette, notamment en continuant d’accroître la part des emprunts concessionnels dans les nouveaux emprunts. ”
Les perspectives à moyen terme restent néanmoins positives
La croissance hors pétrole devrait s’accroître progressivement grâce à l’achèvement des investissements dans les projets d’infrastructure et d’énergie et à la résolution progressive de la crise sécuritaire.
L’assainissement budgétaire au cours de la période 2020-2021, associé à un rapatriement accru des devises, permettra de poursuivre la reconstitution des réserves de la BEAC. Les réformes structurelles visant à accroître l’efficacité des investissements publics, à renforcer les entreprises publiques et à soutenir le développement du secteur privé soutiendront les perspectives de croissance.