Les dernières analyses du Fonds monétaire international (FMI) dressent une situation macroéconomique du Gabon prometteuse, en même temps qu’elles notent la persistance de nombreux écueils dans le processus de relance de la machine économique
L’institution de Bretton Woods note un redémarrage de la croissance économique. Les mesures prises par les pouvoirs publics, appuyées par l’Accord Elargi triennal (approuvé en juin 2017), ont contribué à stabiliser l’économie et à renforcer la situation des finances publiques et la position extérieure. Elles ont aussi contribué à la reconstitution des réserves internationales de la CEMAC. Bref, l’économie qui était quasiment en récession à la suite du choc pétrolier de 2014 a amorcé la phase de la reprise.
En outre, la dette publique a commencé à diminuer et les autorités ont apuré tous les arriérés extérieurs, y compris les arriérés commerciaux. Les conseils fournis au moment des consultations de 2015 au titre de l’article IV ont fait l’objet d’un suivi globalement satisfaisant, quand bien même plusieurs recommandations n’ont pas encore été appliquées.
Persistances de nombreux écueils
Malgré ce retour à la normal, le pays fait encore face à de considérables difficultés. Les réserves sont toujours insuffisantes et des faiblesses institutionnelles et structurelles persistantes et profondes continuent de peser sur l’investissement privé, la croissance et la réduction de la pauvreté.
Parmi les principaux obstacles, il y a lieu de citer l’étroitesse de la base économique, la faiblesse de la gouvernance, le sous-développement des marchés financiers et le manque d’attractivité du climat des affaires. Près d’un tiers de la population vit encore en dessous du seuil de pauvreté, et le Gabon est classé 110e au classement mondial (sur 189 pays) de l’indice de développement humain 2019 du PNUD.
Le FMI préconise des réformes audacieuses
A l’avenir, estime le Fonds, des réformes audacieuses et ambitieuses sont nécessaires pour générer une croissance plus élevée, plus inclusive et plus résiliente. L’institution indique par qu’il est particulièrement important de prendre des mesures pour améliorer la gouvernance et lutter contre la corruption en vue d’accroître les recettes intérieures, d’améliorer la qualité des dépenses, d’encourager la concurrence et de faciliter l’activité du secteur privé.
Toujours d’après le FMI, les résultats d’un modèle d’équilibre général stochastique dynamique pour le Gabon, les réformes de la gouvernance pourraient se traduire par des gains macro budgétaires substantiels et la croissance potentielle supplémentaire pourrait osciller entre 0,8 et 1,5 point de pourcentage du PIB par an sur les dix prochaines années.