L’organe exécutif de l’Organisation des Nations unies (ONU) vient de réaliser un grand pas, dans la lutte contre les violations des droits de l’enfant en République centrafricaine (RCA).
Après des mois de négociations sous l’égide de la Belgique, le Groupe de travail du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le sort des enfants en temps de conflit armé s’est accordé, 15 avril dernier, sur des recommandations visant à remédier aux violations des droits de l’enfant en République centrafricaine (RCA).
A cet effet, le Conseil exprime à l’unanimité, sa profonde préoccupation face au recrutement continu d’enfants soldats, au meurtre et à la mutilation d’enfants, aux enlèvements et aux attaques contre les écoles et les hôpitaux. L’accès insuffisant des enfants à l’aide humanitaire et les violences sexuelles à leur égard ont également été dénoncés.
En outre, le Conseil de sécurité se félicite que certains groupes armés aient élaboré des plans d’action pour mettre fin à ces violations, en coopération avec l’ONU. L’adoption d’une loi sur la protection de l’enfance est également une évolution majeure pour tous les Centrafricains.
« C’est bien la preuve, réaffirmée par le Conseil de sécurité lui-même, que la Cour pénale internationale peut jouer un rôle important dans la lutte contre les violations des droits de l’enfant en RCA » indique Philippe Goffin, le ministre belge des Affaires étrangères et de la Défense. Qui précise par ailleurs que ‘’lors de la présidence belge du Conseil de sécurité en février dernier, notre pays a invité l’Union africaine (UA) à s’exprimer sur l’importance de la protection des enfants en République centrafricaine’’.
En effet, l’accord politique de paix et de réconciliation en RCA de février 2019, facilité par l’UA, appelle à mettre fin à tout recrutement dans des groupes armés, y compris des enfants. Il reconnaît également que la majeure partie de la population centrafricaine est composée d’enfants et de femmes gravement touchés par le conflit armé et que la pleine protection de leurs droits, ainsi que la fin des abus et des hostilités sont des objectifs partagés par toutes les parties signataires.
En février 2019, la Belgique a organisé une session informelle du Conseil de sécurité sur les difficultés d’accès à l’aide humanitaire que rencontrent les enfants dans le besoin en RCA. Notre exigence d’une attention accrue portée par le Conseil de sécurité à la situation en RCA relève d’un engagement global, visant à améliorer sensiblement la situation fragile dans ce pays.
Il se traduit notamment par un soutien important à une mission militaire de formation de l’Union européenne pour le renforcement des forces armées nationales (EUTM RCA) ainsi qu’à une mission civile appuyant la réforme des forces de sécurité intérieure (EUAM RCA).
En outre, la Belgique contribue à l’aide multilatérale au développement de la RCA et à l’aide humanitaire. Elle soutient la consolidation de la paix et contribue financièrement à la MINUSCA, l’opération de paix des Nations Unies en RCA.
« Nous ne voulons pas nous arrêter là! au cours des prochaines semaines, la Belgique mènera des négociations au sein du Conseil de sécurité sur la manière de lutter contre les violations des droits des enfants dans plusieurs autres situations de conflit, en Afghanistan, en Irak ou encore la Colombie » ajoute Philippe Goffin.
Plus de 20 ans après le premier rapport des Nations Unies sur l’impact des conflits armés sur les enfants, l’attention et l’action pour cette problématique restent nécessaires. Aujourd’hui, un enfant sur cinq dans le monde est la victime directe ou indirecte d’un conflit armé. Une action résolue et une pression politique constante restent indispensables. La Belgique reste déterminée à s’engager dans ce sens.