Du 9 au 17 avril 2020, une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Luc Eyraud, a mené des discussions sur la sixième revue du programme économique et financier triennal soutenu par le Fonds, dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC), avec la République du Bénin.
Au terme de cet exercice, l’équipe du FMI est parvenue à un accord au niveau des services avec les autorités béninoises sur le sixième et dernier examen au titre de la facilité élargie de crédit.
En effet, les autorités ont demandé une augmentation de l’aide financière fournie par le FMI qui, en attendant l’approbation du Conseil d’administration du FMI, mettrait environ 125 millions de dollars US à la mi-mai 2020.
Les autorités béninoises ont ainsi préparé un plan d’intervention d’urgence, axé sur l’augmentation des dépenses de santé, l’assistance aux ménages les plus vulnérables et le soutien aux entreprises touchées. Un meilleur accès au financement du FMI contribuera à répondre aux besoins sanitaires et socio-économiques urgents, à garantir le financement d’autres donateurs et à soutenir la reprise.
A l’occasion, Luc Eyraud a fait le point sur la situation de l’économie béninoise. De son avis, «Les autorités et l’équipe du FMI sont parvenues à un accord au niveau du personnel, sous réserve de l’approbation de la direction du FMI et du Conseil d’administration. Il est prévu que le Conseil d’administration du FMI l’examinemi-mai 2020 ».
A cet effet, «Le personnel recommandera une augmentation du soutien du FMI au Bénin équivalent à 61,4% du quota (environ 103,5 millions de dollars) pour aider à financer les mesures sanitaires et économiques, à répondre aux besoins de la balance des paiements résultant de la pandémie de COVID-19, et catalyser le soutien de la communauté internationale. Cela porterait le décaissement total associé à l’achèvement de cet examen à 125 millions de dollars ».
En outre : «Les performances du programme soutenu par le FMI restent très satisfaisantes. Tous les critères de performance quantitatifs à fin décembre 2019 et les repères structurels sous revue ont été respectés », a-t-il indiqué .
Selon Luc Eyraud, «Après une forte croissance estimée à près de 7% en 2019, la pandémie de COVID-19, ainsi que la fermeture prolongée de la bordure avec le Nigeria, devraient affaiblir considérablement les perspectives économiques à court terme du Bénin. La croissance économique devrait ralentir pour atteindre 3,2% en 2020, en raison des restrictions liées à COVID sur l’activité intérieure, d’une demande extérieure sensiblement plus faible et de perturbations du commerce mondial et des chaînes d’approvisionnement ».
Dans ce cadre, «Les autorités prennent des mesures décisives pour contenir la pandémie et limiter ses répercussions. Le plan de réponse, estimé à 1,7% du PIB, comprend des dépenses de santé plus élevées, une assistance aux ménages les plus vulnérables et un soutien ciblé et temporaire aux entreprises touchées. Les autorités sont déterminées à assurer une gouvernance solide et une transparence dans la mise en œuvre de ces programmes ».
Enfin, «Le déficit budgétaire de 2020 devrait atteindre 3,5% du PIB, en raison du manque à gagner, des dépenses de santé plus élevées et des mesures de soutien à l’économie. Les autorités mobilisent des financements supplémentaires auprès du FMI et d’autres partenaires internationaux pour financer l’augmentation du déficit budgétaire. Alors que la dette publique devrait atteindre 43,3% du PIB en 2020, les autorités sont déterminées à atteindre l’objectif de viabilité budgétaire, ancré dans une baisse régulière du ratio de la dette publique au PIB à moyen terme à mesure que la crise s’apaise ».
Pour rappel, le programme du Bénin soutenu par la FEC a été approuvé par le Conseil d’administration du FMI en avril 2017. La FEC est un accord de prêt qui prévoit un engagement soutenu du programme à moyen et à long terme en cas de problèmes prolongés de balance des paiements