La Commission économique pour l’Afrique (CEA) est en deuil. Elle vient de perdre l’un de ses anciens économistes en chef les plus éminents, Owodunni Teriba.
L’homme, âgé de 82 ans est décédé le 24 avril dernier à Chicago, en Illinois, aux États-Unis d’Amérique. Il était un éminent professeur d’économie et un érudit accompli qui a travaillé à la CEA à divers titres pendant 18 ans jusqu’à sa retraite en février 1998. Notamment, en tant qu’économiste en chef de la Commission et directeur de la Division de la recherche et des politiques socio-économiques (SERPD), à l’époque, sous la direction de feu Adebayo Adedeji.
Il a dirigé l’élaboration et la mise en œuvre de plusieurs initiatives visant à accélérer le développement de l’Afrique, notamment le Cadre alternatif africain aux programmes d’ajustement structurel pour la relance et la transformation socio-économiques (AAF-SAP).
A cette occasion, la CEA par la secrétaire exécutive, Vera Songwe lui a rendu un vibrant hommage. « Je souhaite transmettre mes condoléances à la famille Teriba à la suite du décès de M. Teriba. Le travail qu’il a accompli pour le continent africain pendant son passage à la CEA ne sera jamais oublié. Que sa chère âme repose dans la paix éternelle », a déclaré Vera Songwe.
Pour rappel, M. Teriba est arrivé à la CEA pour la première fois en 1980/81 alors qu’il était en congé sabbatique de l’Université d’Ibadan, au Nigéria, puis en 1985 en tant que conseiller régional principal auprès des États membres de la Commission pour les études économiques, la recherche et la planification. Il a gravi les échelons jusqu’à devenir économiste en chef de la CEA sous la direction de M. Adedeji.
Il a énormément contribué au Plan d’action de Lagos (LPA) et à l’Acte final de Lagos (FAL) adoptés par les chefs d’État et de gouvernement africains en 1980 ; au Programme prioritaire de l’Afrique pour la relance économique (APPER) qui a constitué la base du Programme d’action des Nations Unies pour la relance économique et le développement de l’Afrique (UN-PAAERD) qui a été adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1986 ; au Nouveau programme des Nations Unies pour le développement de l’Afrique, 1991 (UN-NADAF), et à l’AAF-SAP qui a été adopté à divers niveaux en 1989, en commençant par la Conférence des ministres africains des finances et de la planification économique de la CEA, le Sommet des chefs d’État africains et de gouvernement et à l’Assemblée générale des Nations Unies.
A la CEA, ses collègues gardent de lui, l’image d’un homme humble, possédant une connaissance approfondie et exceptionnelle de l’économie du développement, qui a apporté une contribution exceptionnelle aux niveaux national, régional et international à la politique économique.
Owodunni Teriba était titulaire d’un doctorat et d’une maîtrise en économie de l’Université de Manchester en Angleterre. Il a obtenu son premier diplôme, une licence d’économie avec les honneurs, à l’Université d’Ibadan, au Nigéria. Il laisse dans le deuil son épouse Yetunde, ancienne chef de la Division de la coordination et de la sensibilisation aux questions de genre à la Direction des femmes, du genre et du développement, de la Commission de l’Union africaine, cinq enfants et sept petits-enfants. Il a été enterré à Chicago, en Illinois, aux États Unis.