Avant la réunion ministérielle de l’UA des 5 et 6 mai qui discutera de la réponse commerciale à Covid-19 et de l’état de l’Accord de libre-échange continental africain (ZLECAf), un certain nombre de chefs d’entreprises viennent de marquer leur désapprobation au report de la date de l’entrée en vigueur de cet accord.
A travers une correspondance conjointe signée par ces derniers, ces chefs d’entreprises et plusieurs imminentes personnalités du continent appellent les ministres, et les chefs d’État à veiller à respecter le délai du 1er juillet pour l’entrée en vigueur de l’accord.
Dans leur courrier, ‘’ces signataires affirment qu’il n’y a aucune raison légitime de reporter la ZLECAf même s’ils comprennent qu’une approche échelonnée peut être utilisée compte tenu des circonstances actuelles’’.
Paulo Gomes, ancien directeur exécutif de la Banque mondiale et président du comité exécutif d’AfroChampions, mandaté par l’Union africaine pour coordonner les discussions du secteur privé autour de la ZLECAf, est l’un des signataires de ladite lettre. Il indique à cet effet que ‘’les ministres qui se réunissent les 5 et 6 mai 2020, avaient le devoir de respecter le délai actuel’’.
«Nous comprenons que certaines parties de la ZLECA sont sensibles. Les règles d’origine et les tarifs ont besoin de temps, mais nous pouvons commencer par le commerce des biens essentiels. Cela enverra un message fort au monde que nous sommes sérieux au sujet de la ZLECAf et aux entreprises africaines. Le secteur privé est le plus grand bénéficiaire de la ZLECAf et les chaînes d’approvisionnement étant perturbées à l’échelle mondiale, il est encore plus urgent que nous ayons un système fonctionnel sur le continent pour créer des chaînes d’approvisionnement continentales », ajoute-t-il.
En outre, dans leur communication, ‘’les signataires reconnaissent néanmoins que les gouvernements ont eu raison de veiller à ce que la réponse immédiate à la pandémie du Covid – 19, soit sanitaire. Mais la crise imminente est économique et la ZLECA est un outil important pour aider à stimuler l’investissement et à créer des chaînes de valeur africaines’’.
Par conséquent relèvent-ils, ’’il n’y avait aucune raison pour que les négociations ne puissent être virtuellement. Le monde étant bloqué, nous avons vu des scientifiques se réunir virtuellement pour mettre au point un remède contre le virus, ce qui montre que les négociations et les pourparlers peuvent avoir lieu virtuellement’’.
Ils demandent également que le travail du secrétariat, qui comprend le recrutement de son personnel, puisse également se poursuivre, afin de garantir l’opérationnalité de l’institution dès les fermetures est effectivement terminée. Parmi les principaux signataires, on cite les membres du réseau AfroChampions, regroupant certains des plus grands noms du secteur privé africain. On retrouve également les anciens présidents, Thabo Mbeki et Olusegun Obasanjo respectivement d’Afrique du Sud et du Nigeria.
Pour rappel, l’AfroChampions Initiative est un ensemble de partenariats public-privé innovants et de programmes phares, conçus pour galvaniser les ressources et les institutions africaines. Cela, en vue de soutenir l’émergence et le succès de champions multinationaux africains du secteur privé dans les sphères régionales et mondiales.