L’actuelle crise du Covid-19 va incontestablement laisser d’énormes et douloureuses séquelles, sur l’économie gabonaise, balayant comme un château de cartes, tous les récents acquis macro-économiques engrangés par le pays.
Ce spectre pessimiste a été évoqué cette semaine, par le directeur général de l’Economie et de la politique fiscale (DGEPF), Jean-Baptiste Ngolo Allini, dans un entretien à la presse.
Dans son analyse, M. Ngolo Allini ne fait aucun mystère sur les impacts du Coronavirus, sur l’économie gabonaise. ‘’ L’actuelle pandémie du Covid-19 va entraîner le Gabon dans une nouvelle récession’’, indique- t-il d’emblée. Avant d’indiquer que les estimations de croissance projetées à 3,8% cette année, oscille désormais aux alentours de -0,2%.
Coup de frein à la croissance
En effet, relève le DGEPF, tous les efforts fournis par le pays pour retrouver la croissance sont réduits à néant. ‘’Après trois années de très faible activité liée à la crise induite par la baisse des prix des matières premières en 2015-2016, l’économie gabonaise a enregistré en 2019 une assez bonne performance qui indique que nous étions sur la voie de la reprise. La croissance s’est établie à 3,9% en 2019, contre 0,8% en 2018’’, illustre-t-il.
Dans la liste de ces différents acquis, l’inflation a été maîtrisée à 2% en 2019, contre 4,8% en 2018. Les finances publiques se sont aussi consolidées, avec un retour à l’équilibre budgétaire (+1,1% du PIB en 2020) et le secteur extérieur s’est renforcé avec un solde du compte courant à -2,1%, inférieur à la norme communautaire (-5%), fait observer le Directeur général de l’Economie.
Sur le plan monétaire, il indique également que les avoirs extérieurs du pays ont observé un renforcement tandis que le taux de couverture de la monnaie est remonté à 75,1% en 2019, contre 71,6% en 2018 et 58,8% en 2017.
‘’Malheureusement, cette dynamique est aujourd’hui remise en cause par la pandémie de coronavirus dont nous percevons les premiers effets, et qui aura un impact négatif sur l’activité économique nationale en 2020’’, déplore- t-il.
Toutefois, relève, Jean-Baptiste Ngolo Allini, l’ampleur de cet impact dépendra de deux facteurs : la durée de la pandémie et’évolution du contexte économique international dont dépend étroitement le Gabon pour beaucoup.