Le 15 avril 2020, les pays membres du Club de Paris et du G20 ont annoncé le lancement d’une initiative conjointe, de suspension du paiement de la dette bilatérale des pays en développement, pour les échéances dues entre le 1er mai et le 31 décembre 2020.
Une période de grâce d’un an sera ainsi accordée (en 2021) avant que le paiement des échéances suspendues ne reprenne à partir de 2022 et soit étalé jusqu’en 2024. Une quarantaine de pays du continent, considérés comme Pays les moins avancés (PMA) par les Nations Unies et/ou éligibles au guichet IDA de la Banque mondiale, pourront en bénéficier, à condition d’en avoir fait la requête et d’avoir conclu un programme d’urgence avec le Fonds monétaire international (FMI).
Les bénéficiaires de ce moratoire s’engagent en contrepartie, à utiliser l’espace budgétaire ainsi libéré pour financer des dépenses sanitaires, économiques et sociales de réponse à la crise. Ils s’engagent également à ne pas contracter de nouvelles dettes non concessionnelles, pendant la durée de la suspension des remboursements.
Le manque de données harmonisées – et suffisamment fines – empêche cependant de donner une vision précise de l’impact potentiel de ce moratoire à l’échelle de la zone. De plus, des incertitudes persistent sur le traitement qui sera réservé à la dette chinoise (dont une partie a déjà fait l’objet d’une restructuration) et aux créances privés.
On peut néanmoins anticiper que l’impact sera très différent selon les pays, en fonction du profil de leur dette publique. Au Cameroun par exemple, où les créanciers bilatéraux représentaient près des deux tiers du service de la dette en 2018 (dernières données disponibles), ce moratoire pourrait représenter des montants relatifs plus élevés que dans d’autres pays, où le poids des créanciers privés est plus important.