Selon une récente analyse du Fonds monétaire international (FMI) portant sur les perspectives économiques du Gabon, la pandémie du Covid – 19 laissera un impact significatif sur l’économie du pays, notamment sur sa position extérieure.
D’après les termes de cette analyse, les exportations pétrolières plongeront sous l’effet de la chute des cours et de la production, tandis que les exportations non pétrolières diminueront elles aussi sous l’effet du ralentissement de la croissance mondiale. La chute des cours internationaux du pétrole et le recul des investissements aideront à contenir les importations, en dépit d’augmentations dues aux fournitures médicales liées à la riposte au Covid-19.
Dans l’ensemble, les chocs creuseront le déficit des transactions courantes à environ 8,5 % du PIB, contre 2 % du PIB prévus au moment de la dernière réunion du conseil d’administration en décembre 2019. Les IDE devraient reculer d’environ 153 milliards de FCFA (1,7 % du PIB) sous l’effet de la baisse des cours internationaux du pétrole et des bénéfices du secteur pétrolier.
Le Fonds table également annonce une hausse des coûts budgétaires. Les recettes aussi bien, les dépenses seront touchées. Ainsi, dans la catégorie des dépenses courantes, celles liées à la santé immédiates avoisineront 42 milliards de FCFA (0,5 % du PIB), tandis que les transferts sociaux augmenteront de 23 milliards de francs CFA (0,2 % du PIB).
Quant aux dépenses en capital, les retards dans la mise en œuvre des projets entraîneront un recul de 68 milliards de FCFA (0,8 % du PIB) des dépenses en capital financées sur capitaux étrangers.
S’agissant des recettes non pétrolières, les autorités ont rencontré les deux principales organisations patronales pour discuter d’une analyse empirique des impacts économiques potentiels du Covid-19 réalisée par les opérateurs, mais elles n’ont pas encore prévu de mesures précises pour soutenir les entreprises frappées par la crise.
Quoi qu’il en soit, les recettes non pétrolières devraient diminuer de 198 milliards de FCFA (2,2 % du PIB) sous l’effet d’un ralentissement de l’activité économique et des perturbations du recouvrement des impôts (par exemple, impossibilité de réaliser des contrôles sur place pour la TVA ou l’impôt sur le revenu des personnes physiques). Enfin, les recettes pétrolières diminueront de 286 milliards de FCFA (3,2 % du PIB).