La Commission de l’Union africaine, la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies et la Banque africaine de développement viennent d’actualiser les données de l’intégration régionale en Afrique.
C’était à travers la présentation de la seconde édition de l’Indice de l’intégration régionale en Afrique, il y a quelques jours. Ce document traduit non seulement l’importance de l’intégration régionale mais aussi de cet indice en Afrique. Deux facteurs qui témoignent à suffisance, le caractère primordial d’une meilleure intégration en vue d’atteindre ou dépasser les objectifs de croissance.
L’Indice de l’intégration régionale en Afrique passe en revue toutes les Communautés économiques régionales. A savoir : la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD), le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) et l’Union du Maghreb arabe (UMA). Il donne également un aperçu des progrès réalisés par les États membres.
Pour cette étude, l’indice tient compte de cinq critères. Il s’agit de : l’intégration commerciale, productive, macroéconomique, infrastructurelle ainsi que la libre circulation des personnes.
Au niveau de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), c’est le Gabon qui domine les débats en matière d’intégration régionale. Le pays arrive en tête avec une performance moyenne de 0,34 point, et se classe au 23e rang continental. En matière d’intégration macroéconomique, avec un score de 0,47, le pays affiche aussi une performance élevée et se positionne en tête de la sous-région et au 11 rang continental, devant le Congo, 0,46 points; le Cameroun, 0,45 point.
En matière d’intégration commerciale, la République du Congo obtient la palme d’or, avec une performance élevée de 0,45 point. Sur le volet de l’intégration productive, c’est le Cameroun qui dicte la loin avec un score de 0,252. Ce qui lui confère une 11e place continentale.
En matière d’intégration infrastructurelles, le Cameroun et le Gabon ont des performances moyennes de 0,247 et 0,245 respectivement. S’agissant de la libre circulation des personnes, la République du Congo est seule en tête, avec une performance moyenne de 0,47 point. Loin devant le Gabon qui obtient également une performance moyenne, mais avec un score de 0,40 point.
Dans cet indice, le Burundi, l’Angola et la République démocratique du Congo font piètres figures. Ils arrivent en dernière position dans ce palmarès. En outre, avec un score général de 0,442, la CEEAC est modérément intégrée. Contrairement à la plupart des CER, la CEEAC excelle dans le domaine de l’intégration macroéconomique, mais à l’instar de la plupart d’entre elles, elle est peu performante en matière d’intégration productive. Les disparités entre États membres sont considérables.
Les facteurs marquants de la vigueur de la CEEAC résident sur son intégration macroéconomique. La première observation est que huit de ses onze pays affichent des scores élevés (entre 0,753 et 0,923) et que deux pays ont des scores satisfaisants (entre 0,489 et 0,600).
Si l’on écartait le dernier du lot, à savoir l’Angola (score zéro), la performance de la CEEAC pour cette dimension resterait forte. Il faut néanmoins souligner qu’aucun pays membre de cette communauté ne met actuellement en œuvre un quelconque accord bilatéral d’investissement. Pour cette raison, l’intégration macroéconomique des pays n’est évaluée que sur la base de la convertibilité régionale de leur monnaie et de leur différentiel d’inflation.