De nombreuses lacunes obèrent la chaîne de gestion des investissements publics au Gabon. Pour inverser cette tendance, les autorités ont autorités ont commandité une mission du département des finances publiques du FMI (FAD) du 19 juin au 2 juillet 2019, afin de conduire l’évaluation de la gestion des investissements publics.
Au terme des séances de travail avec l’ensemble des directions et services impliqués dans la gestion de l’investissement public, la mission conduite par conduite par Mme Gwénaëlle Suc (Economiste, FAD) a produit un rapport.
Dans l’ensemble, selon les termes dudit rapport, l’amélioration de l’efficience de la Gestion des investissements publics (GIP), au Gabon à court et moyen-terme, passe une feuille de route axée sur huit points et trois actions urgentes pour rationaliser la planification.
Les huit points préconisés par l’institution de Bretton Woods portent sur : le renforcement du cadre juridique de la GIP. Elle est une priorité dans le but d’asseoir les processus et les responsabilités sur des bases pérennes et connues de tous les acteurs ; la rationalisation de l’organisation de la GIP et le développement des capacités, essentiels pour structurer la planification autour d’une structure centrale, repositionner les acteurs à leurs niveaux de compétences et assurer leur coordination tout au long du cycle de la GIP.
La rationalisation et le renforcement de la fonction de planification sont également un préalable à l’amélioration de la programmation budgétaire des projets et de leur exécution, l’enrichissement de la documentation budgétaire, notamment sur les risques liés aux PPP constituent d’autres points devant permettre de mieux prévoir et contrôler la correcte allocation des moyens.
Plusieurs autres actions peuvent contribuer à rendre la programmation budgétaire des investissements plus crédible et à éviter des dérapages en exécution. Il s’agit de la transparence de la GIP qui doit être améliorée, tant pour les critères de sélection des projets que pour le choix des prestataires et investisseurs retenus pour exécuter les projets.
Il en est de même de la mobilisation effective des financements, en particulier grâce à une meilleure gestion de la trésorerie qui est également un enjeu majeur pour éviter l’accumulation d’arriérés. Enfin, lorsque les infrastructures sont délivrées, il convient de garantir leur maintenance et leur renouvellement.
Dans ce dispositif, trois mesures apparaissent urgentes du fait de leur caractère structurant pour l’ensemble de la GIP. Il s’agit de l’adoption d’un décret pour encadrer l’ensemble du cycle de la GIP, précisant les responsabilités, de donner une force juridique contraignante à l’évaluation ex ante des grands projets d’investissement et systématisant l’évaluation ex post ; d’ériger le comité d’études sectorielles en structure technique centrale chargée de la sélection des projets et de la préparation du Programme d’investissement public (PIP), en révisant le texte sur sa composition et sur ses missions et enfin, d’élaborer et consolider le Programme d’investissement public.