L’économie gabonaise reste une tendance favorable en dépit de quelques petites pesanteurs. C’est le principal enseignement qui se dégage de la Note de conjoncture économique récemment produite par la Banque mondiale après analyse de l’évolution de la situation macro-économique du pays.
Selon les termes dudit document qui se base sur les données disponibles au mois de mai 2024, le Gabon a connu une baisse de la croissance en 2023, impacté par la baisse de la demande mondiale et par des perturbations des transports qui ont affecté les industries du bois et du manganèse.
Au cours de cette période sous-revue, l’économie nationale a enregistré une croissance estimée à 2,3%, contre 3,0 % en 2022. La baisse de la demande, la hausse des coûts du carburant et les dommages subis par les voies ferroviaires suite à des événements météorologiques extrêmes ont eu un impact sur les ex- portations de bois et de produits miniers. Malgré ces défis, le secteur pétrolier a soutenu la croissance, la production pétrolière ayant augmenté de 3,7% tirant profit des cours mondiaux du pétrole élevés et de l’exploitation de nouveaux gisements pétroliers. D’autres secteurs ont aussi contribué à la croissance, notamment l’agriculture, la construction et les services.
L’institution onusienne révèle que l’économie a fait preuve de résilience face aux événements politiques récents, tels que le changement de régime survenu suite à la contestation des résultats des élections d’août 2023. Les perturbations de l’activité économique ont été minimes et le nouveau Gouvernement de la Transition s’est efforcé de normaliser les relations internationales et de garantir l’accès du pays au financement régional et international.
Malgré la reprise économique et la baisse de l’inflation, un Gabonais sur cinq est au chômage et plus d’un tiers des habitants vivent dans la pauvreté en raison du manque d’opportunités d’emploi et d’activités en mesure de générer des revenus.
La Note de conjoncture économique note également une atténuation des pressions inflationnistes, grâce à la politique monétaire restrictive menée par la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC), au renforcement du contrôle des prix et à la baisse de l’inflation mondiale. L’inflation, mesurée par l’indice harmonisé des prix à la consommation est tombée à 2,2% (en glissement annuel) en décembre 2023, après un pic de 5,8 pour cent fin 2022.
Cependant, bien que l’inflation ait été contenue, les prix de référence ont tendance à être élevés étant donné que les coûts des échanges et les droits de douane sont élevés et que le pays importe une grande par- tie de ses produits alimentaires et de ses produits de base. De ce fait, les augmentations du coût de la vie, si petites soient-elles, peuvent être durement ressenties par la popu- lation, en particulier par les plus vulnérables, parce qu’elles affectent leur capacité à se procurer les produits de base.
La pauvreté, définie comme le pourcentage des ménages vivant avec moins de 6,85 USD par jour, touchait 35,2% des ménages en 2023. Environ un tiers des jeunes ne travaillent pas, n’étudient pas et ne sont pas en formation, ce qui entraîne une perte importante de capital humain.
L’insuffisance de la création d’emploi, d’activités généra- trices de revenus et de programmes sociaux de transferts monétaires contribuent à la pauvreté. Les industries à forte intensité de capital, telles que l’industrie pétrolière, ne gé- nèrent pas suffisamment d’emplois et il existe un décalage entre les opportunités d’emploi, les compétences et les aspirations. Dans un pays fortement urbanisé, les entreprises peuvent aussi rencontrer des difficultés à attirer des travailleurs vers les secteurs de l’agriculture ou du bois qui opèrent en milieu rural.